Trail du Mont Ventoux 2011

Un demi-tour sur le Ventoux

On était loin de s’imaginer la veille, lors d’une pasta intime dans un bingalow du village « Cul-Nu » de Bédoin, la prochaine grosse colère du Géant de Provence.

A ce moment là Arnaud (Perrignon) peaufinait sa préparation physique à grand coup de saucisson, Sangé (Sherpa) et Nigma (Mme Chapuis) se goinfraient de pâtes pimentées ( à vous déjanter les pneus d’la bagnole), Jérémie papillonnait d’amour et se lançait dans de belles envolées lyriques en Anglais… Français… Népalais, Landry lui hésitait entre bière ou vin, vin ou bière, ce sera bière et vin, pendant que Sandrine réfléchissait encore entre le 24 ou le 45… au point d’en oublier de préparer son sac un peu plus tard dans la soirée, il était 20h30 nous étions les 8 assis à la terrasse de notre bingalow, le ciel était clair, il avait fait chaud, tout était au top !
6h30 le réveil, un p’tit dèj « vite fait-bien fait », un pré-acheminement convivial au point de départ, le soleil est absent mais il fait doux au point que tous nous nous posons la question sur la bonne tenue vestimentaire , j’opte pour le court, le t-shirt (Gore-tex dans le sac à dos)….une demi-heure du départ le temps change, les nuages, le vent…ça va bouger, je change de cap, version manches longues.. il s’avérera plus tard que j’ai bien fait !

Le départ que je gère vraiment très peinard, mon 1er km avec Landry, puis après 2 km on sort de Bédoin et l’ascension commence… une ascension d’environ 20 km… et là commence le grand bonheur… tout est beau, le sentier d’ocre, les mono-traces de toutes sortes hyper-techniques dans des paysages magnifiques, les bosses pentues, très pentues, je longe une falaise enivrante, la came-sport à la main j’essaie de filmer malgré un sol peu propice à ce genre d’expérience…
Le vent se lève, je jette un œil sue le Géant de Provence, je le cherche en vain.. un nuage inquiétant l’enveloppe comme pour le cacher, le protéger. Comme beaucoup je profite du 1er ravito, pour me changer, j’opte pour la Gore-Tex, la pluie arrive, le vent est de plus en plus frais puis froid..

J’arrive à la bifurcation entre le petit et le grand parcours, je m’apprête à attaquer le gros du morceau et la dernière ascension, mais soudain tout bascule, le directeur de course est là en chair et en os, il a fermé le sentier du grand parcours. Seul 110 coureurs ont emprunté ce chemin et c’est déjà beaucoup trop, là haut il s’avérera que l’enfer les attend. Moi comme les 890 autres je m’engage déçu mais compréhensif sur le chemin retour et la longue descente qui mène à l’arrivée, comme j’en ai gardé sous la semelle, je balance tout et je vais alors remonter pratiquement une centaine de place sur un single en descente technique fantastique. J’arrive en 2h51, encore en plein forme.. il ne me reste plus qu’à attendre mes amis.
Landry arrivera quelques minutes plus tard, heureux de renouer avec le trail, sans aucune douleur, et avec beaucoup de plaisir. Nigma passe la ligne très fatiguée, son mariage, son installation en France, cette première course.. ce fut beaucoup, beaucoup trop. Sandrine, elle, comme d’habitude arrive le sourire aux lèvres, heureuse de s’être fait plaisir, même pas fatiguée.


Il fait froid, il pleut… et après 4h30 Arnaud PERRIGNON descend comme un mort de faim les sinueux lacets qui le mène à l’arrivée, il termine 9ème du grand parcours. Dès son arrivée ses paroles cinglent comme une cruelle vérité : « Là-haut, c’est l’enfer, j’ai eut peur de me perdre, on y voit pas à 2 mètres, il grêle, le vent est violent, c’était plus que limite, il va y avoir de la casse… » Il nous raconte et ça nous glace, il parle des chutes, du manque de repères, du froid… encore et encore.. Il est content de sa course, si les 3 premiers RANCO, LORBLANCHET et CAMUS étaient trop fort, les 7 suivant (dont Arnaud)se tiendront en 8 mn.. d’la belle bagarre de « Grands ».
Une semi-surprise allait nous donné du boum au cœur, ¾ d’heure après Arnaud, arrive un petit homme à l’allure féline, tel un chamois surfant sur les rochers, Sangé SHERPA termine la course à la 31ème place. Pour un novice, c’est Monsieur la Classe ! Lui aussi épiloguera longtemps sur l’enfer du Mont Ventoux, il nous dit avoir attendu durant un long moment, seul, frigorifié, recroquevillé contre un mur du relais du Mont Ventoux, qu’un concurrent le rejoigne et l’accompagne dans la masse terrifiante du brouillard écrasant les premières pentes descendantes.

Puis se sera le dernier survivant de notre équipe, Jérémie CHAPUIS qui arrivera le sourire aux lèvres franchir la ligne à la 68ème place du général. Il était bien, content de sa course, le moins fatigué des trois. Il a souffert du froid et s’en veux de n’avoir pas pris un équipement plus à la mesure des conditions prévues.. une petite erreur qui aurait pu être lourde de conséquences… puisque sur les 110 coureurs auxquels on avait laissé le droit de passage seul 80 seront à l’arrivée, les 30 abandons auront majoritairement pour cause des hypothermies… Le Géant de Provence est beau mais il est maître et a tenu ce jour à nous le prouver, respectons la nature et merci aux organisateurs de nous avoir préservé de risques inutiles.

Trooper

très bo compte rendu on en a la chair de poule
Chapeau à vous toutes et tous

Quelle course de fou.
Je n ai jamais eu aussi froid qu hier.
Tout le monde était unanime c était l enfer la haut
je garderai en mémoire l arrivée au ravito 2 km sous le sommet avec 10 autres coureurs tous frigorifies et tremblant essayant de tenir notre verre de soupe.
Herve kubler était avec moi a ce moment la.
Ensuite j ai fait la descente tranquille sur ces rochers tranchants mais surtout très humide je ne voulais surtout pas me faire entorse avec mes chevilles en carton.
J ai fini assez frais et la forme est la.
Je fais une bonne montée les 15 premiers km sans marcher tout en courant ensuite 2 km en marche rapide avec sange puis l enfer. Sange a alors pris un peu les devants et ensuite il s est mis en mode chamois pour la descente. Il est costaud le bougre en ce moment.
Ça fait plaisir pour lui toujours humble et avec le sourire il mérite cette réussite.
Mais ça va pas s arrêter la il pourrait bien gagner des courses dans un ou deux ans.
Ce fut un week end génial.
On a passe un bon week de déconne.
Juste un peu déçu pour trooper et Landry qu il ait été contraint de bifurquer.
On attend les vidéos seb maintenant.
Aujourd'hui nikel aucune courbatures mais par contre le visage meurtri par le froid et la grêle.ça brule encore

Bravo a vous
Recit emouvant the trooper. Dommage pour la bifurcation mais d'apres les 80 arrivants fallair mieux rentrer au plus vite.
Bonne recuperation
Bravo les champions

décidemment, après l'utmb...le ventoux .... la météo n'épargne aucune course ; ça doit quand même être une sacrée atmosphère d'aventure quand on est en haut dans la bourrasque... bravo à tous les entiers ou les 1/2 "ventés".
Sangé était il chargé de son paquet de croquettes à chiens????

bravo pour vos récits, très prenant, mais surtout pour votre courage !
chapeau à tous.

J'en reste sans mots !
Bravo à tous, ceux qui ont lutté comme ceux qui ont bifurqué avec soulagement
Heureux de vous savoir tous en bonne santé !

Petite vidéo entre amis !





Et ce n'est que l'début !

Bravo a tous et quel courage au finisher ! Troper quel émosion en relisant ton résumé sa me frisone !

Bravo aux organisateurs d'avoir su ne pas trop envoyer de monde dans l'enfer du somet du Ventoux. heureux de vous savoir tous en bonne santé mais notre Hervé Kubler a t il fini ou alors abandon pour cause de grand froid?????

Merci de nous tenir au courant et bravo pour les quelques jurassiens qui auront connu ces conditions extrèmes et qui malgré tout sont alés au bout (Arnaud, Sangé et Jérémy...)

Bisous à tout le monde

Tu fais quoi comme métier, Trooper ? Laisse tomber, le cinéma et l'écriture sont déjà orphelins...
Bon, moi aussi, ton debriefing m'a remué. Faut dire que je traine une partie de l'année au fin fond du sud de l'Ardèche, et où que l'on soit, dès qu'on regarde plein Est, le Ventoux est là, imposant, énorme masse qui ferme l'horizon. Même à 80 bornes, il exerce la même fascination que les + hauts sommets sur les gens du coin. C'est pas une montagne comme les autres, ses colères sont monstrueuses et dangereuses, on n'est pourtant pas à 2000.
Pas gâtés les traileurs ces derniers mois, sur les gros évènements. Ca fait partie du jeu, faut faire avec, et ne pas hésiter à bâcher quand la montagne se fâche. Demain est un autre jour.

jeanmiroy a écrit:

mais notre Hervé Kubler a t il fini ou alors abandon pour cause de grand froid?????

Merci de nous tenir au courant et bravo pour les quelques jurassiens qui auront connu ces conditions extrèmes et qui malgré tout sont alés au bout (Arnaud, Sangé et Jérémy...)

Bisous à tout le monde

Pas eu Hervé au tel mais je sais que ça va. Il termine juste derrière Jérémie en 6h05 et en 72ieme place (sur 80 du coup).
Plus de détails demain.

Salut a tous les finishers et bravo pour votre perf, que se soit sur le court que sur le long. Ca nous( et surtout vous pour ce week end) rappelle que dame nature est bien la plus forte.
Trooper toujours aussi passionnant tes compte rendu et vraiment sympa les video embarquée ca donne vraiment la chair de poule et on imagine la galere que vous avez du endurer.
Je voulais aussi feliciter un copain de club, celui est devant moi sur la photo (sortie entre potes du coté de Premanon) qui termine pour son premier long trail a la 16 eme place.
Encore bravo a tous
Lolo

Salut !

Je vous propose ce lien d'Hervé Giraud Sauveur, qui termine 21ème et vous raconte l'enfer de l'intérieur, ça fout bien les jetons :

http://herve.giraud.sauveur.over-blog.com/article-trail-du-ventoux-rescape-du-46-kms-2600-27-mars-2011-70421182.html

bravo a tout les membres du forum (et les autres aussi) pour avoir réussi a affronter le "géant de provence"

quelques photos des courageux
https://picasaweb.google.com/105433947562841932338

Un petit bijoux de video, filmé par Vincent Delebarre team Quechua. On comprend mieux se qu ils ont vecu la haut. On y voit Jeremy Chapuis et Sangé Sherpa.



Encore bravo a vous tous