FRANCKY
Messages : 1225 Localisation : Ferrières les bois Club : TEAM INTERSPORT BESANCON Mes prochaines courses : quingey,ultra montée du salève, Trail des forts, traversée Chamonix Briançon, utmb, , uttj , échappée belle .... Courses rêvées : templiers diagonale des fous
| Sujet: la récup post ultra...on n'en parles pas souvent... Lun 8 Sep - 19:03 | |
| On parle souvent de la préparation, de l'avant course, on fait le cr de son parcours mais rarement nous émettons au sujet de ce qui se passe après la compet. J'ai eu le temps d'y réléchir cette semaine ....et de le subir... Je n'avais pas ,jusqu'alors ,dépassé 120 km et 26 heures de course (tds 2012) ; les 145 km , 11000 de d+ et 44h de course de l'échappée n'étaient pas du "même genre" dirais je. Pour la première fois, la récup est largement différente de ce que je connaissais ...
Le we dernier, tous les paramètres physiques, physiologiques, psychologiques ont été poussés au summum . Physique : par la longueur de la course mais aussi la nature du terrain ; les pierriers à gros blocs furent des calvaires à grimper et à descendre ; même sur les phases plates, enjamber, sauter, slalommer tout en cherchant la meilleure trajectoire , furent une épreuve dans l'épeuve. Plusieurs fois, les chocs cailloux-cheville- genou furent inévitables . Les longues descentes ont fait aussi beaucoup de dégats articulaires. Le gros choc au genou du 40 ème a engendré une douleur qui m'a empêché de courir et de descendre à ma guise et de courir en fin de course sur les parties faciles, malgré une forme physique acceptable ; la perte de temps a été énorme ...
Tout au long de la semaine, les douleurs et l'oedème au genou ont été abominables, surtout en période de repos nocturne ( les gens qui font des crises inflammatoires connaissent...) Etant total ermétique à toute forme de médication (antiinflammatoire, anti douleur....) la glace a servi à autre chose qu'à raffraichir l'apéro cette semaine.... A j +7 j'ai repris le vélo en douceur mais l'impact au genou est encore hyper sensible... La fatigue persiste encore malgré de grosses doses de sommeil ( un roulement de nuit de j+2 à j+5) Les nuits sont agitées ; en fait , je dors surtout le matin jusqu'à midi... les phases nocturnes sont entrecoupées de réveils par les douleurs articulaires mais aussi par des "rêves" ou je suis encore à grimper sur les sentiers, dans la caillasse, sur des portions hard.....Planté du bâton... Du coup... ma femme reçoit quelques coups de pieds.... je retrouve seulement àj+8 un rythme normal...
Physiologique : toute la semaine a été consacrée à éliminer les toxynes . La sensation de faim perpétuelle n'a pas été facile à gérer avec une grosse envie de patisserie et autres "graillons" ... Les fruits m'ont un peu sauvé la vie.... Le pouls a eu du mal a retrouver ses valeurs normales ...j'ai perdu 3,5 kg à j+3 et n'en ai repris que 1,5 à j+8 . Aucune incidence au niveau urinaire et digestif . Niveau sanguin???? pas d'analyse!!!
Psychologique : Je suis allé cherché très loin au fond de moi la ligne d'arrivée . Du 78 ème à la fin , j'ai été seul à me battre contre les douleurs, les kilomètres, le d+, la nuit, la solitude , le froid et le brouillard. Là , j'ai réussi à aller au bout pour plusieurs raisons : les potes qui m'ont suivi, encouragé, accompagné, la famille, les collègues, les amis que je savais au contact sur la toile et surtout... par ce que j'avais décidé, avant la course, que je terminerais. Le but ultime c'était finisher et jamais, en fait, je n'ai eu l'idée d'abandonner ... Et ça donne quoi docteur??? après course??? : ça donne une semaine bizarre, hyper fragile, hyper émotif, hypersensible (je devrais utiliser ultra à la place d'hyper...)où les larmes viennent aussi facilement qu'une envie d'éternuer!!! ; le sentiment d'un grand vide, la pseudo déprim' post partum.... tiraillé entre le sentiment de sortir vite de cet objectif, de s'en séparer rapidement , de se diriger vers d'autres buts et celui de vouloir faire perdurer ce moment , espèce de gloriole où les gens qui t'ont suivi veulent savoir, entendre, sentir ce que tu as vécu... Tu racontes mille fois la même histoire, tu les sens vibrer et ça n'a pas de prix... Côté avantage d'avoir bouclé cette course et.... c'est sans doute une des raisons qui me poussent instinctivement à faire ce genre d'activité, c'est que j'ai l'impression aujourd'hui de ne rien lacher, d'être plus fort ; dans la vie de tous les jours , c'est un sacré booster que d'avoir terminé ; pas plus tard que ce dernier roulement au taf ; j'ai eu une nuit "monstrueuse" aux urgs!!! en d'autres temps, j'aurais eu plus de mal à assurer ; là... rien ne pouvait m'atteindre et je pense que j'ai été encore plus performant professionnellement. A d'autres niveaux, je pense que cette expérience me servira, forcément, pour m'arracher, gagner, progresser , bref, avoir plus d'atouts pour aller de l'avant... A j +7 je suis en train de passer à la course suivante afin de sortir définitivement de l'échappée. Les deux heures de vélo cool dimanche matin m'ont rassuré ; je ne suis pas mort!!! et m'ont permis de me remettre en marche vers le futur!!!lol!!!
Pour conclure ; On ne récupère pas d'une telle course comme pour des compètitions plus courtes. La famille , mon épouse, mes gosses, me ramènent vite à la réalité et c'est un sacré avantage!!! Heureusement... Comme dit mon pote Lo, il y en a eu avant, il y a eu celle là et il y en aura d'autres. Certes, mais la prochaine fois, j'aurai encore plus d'expérience, et l'expérience pour l'ultra....ça n'a pas de prix ... Quoiqu'il arrive , quand on prend le départ d'une course de ce type, la préparation mentale est aussi importante que celle physique . Il faut être prêt d'emblée à aller au bout, en faisant abstraction de tous les indices négatifs qui viennent naturellement se greffer kilomètres après kilomètres, mètre de d+ après mètre de d+....Il faudra assurément se rappeler de cela... | |
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