UTMB 2010 : résultats, CR...

oh non que ton récit n'est pas trop long.... j'en ai les frissons ; bravo pour cette super perf. j'ai une pensée pour ceux qui ont été arrêtés en pleine course : c'est une telle somme d'investissements que j'imagine la frustation de ne pas pouvoir continuer.
J'y serai un jour : ton récit est une véritable invitation. a+

Mon cher Damien

je ne saurais même pas te dire le volume de mon sac à dos (je te l'apporterai à notre réunion de demain soir). Je porte une ceinture porte bidon avec 2 bidon en plus du sac donc pas d'eau dans le sac

A +++

Jean-Mi

Bravo, bravo et encore bravo!!!

Ton compte rendu me fait bien sur rêver, même si cette année, les conditions ont été extrèmes.
Quelle déception cela à dû être pour ceux qui se sont fait arrêter.

Peux tu me dire comment tu comptes gérer ta récup, ce qui n'est pas forcemment le plus facile?

Thierry

Salut Thierry,

Tout d'abord merci pour tes chaleureux compliments. Pour la récup, je pense que celle ci est déjà grandement simplifiée quand on atteint son objectif de façon optimale comme cela a été le cas pour moi car le mental reste au beau fixe.

A part çà, je suis parti en famille 3 jours au bord de la mer au lendemain de la CCC avec baignade, jacuzzi,...Puis pour le mois de septembre je pense nager et rouler essentiellement tout en reprenant tranquillement quelques footings sur terrain souple et pourquoi pas, si tout va toujours aussi bien, le trail des marcassins à Pontarlier le 26 septembre.

Puis en octobre ce sera le trail des 7 monts à Septmoncel le 10/10 sur 32 km et la suite de l'automne sera consacrée à la préparation de mon gros objectif de l'hiver 2011 pour mes 40 ans: la grande traversée du Jura en intégralité e une seule étape en ski de fond (environ 160 km). Pour cet objectif, je ferai pas mal de muscu du haut du corps et divers spors (natation, VTT, roller, trail) selon les envies avant de chausser les skis dès que la neige sera là.

Bonne continuation à toi et à très bientôt. Amitiés,

Jean-Mi

Vendredi 18h15 : Vangelis raisonne dans les rues de Chamonix, le silence et la concentration des traillers sont de mise, la peur de partir me serre le ventre, d'autant plus que Catherine Poletti a annoncé que les conditions météo allaient être très rude cette première nuit.

C'est le départ, 500m à marcher en tenant Claude par son sac à dos pour garder le contact et après 20 min de course, nous prenons une forte pluie sur la tête, cela promet …
Minou (Claude) est infernal : il se faufile, se retourne sans cesse pour me faire suivre et déjà, aux Houches, je lui dis que nous sommes trop rapides, sur les bases de 30h plutôt que celles de 35h que je m'étais fixé mais il me répond : "30h, c'est ce que je veux !"
J'essaie de m'accroché mais je me rend vite à l'évidence que je dois le laissé filer, ce qui arrive rapidement dans le col de Voza. Me voilà donc "seul", je retrouve un rythme qui me convient, termine l'ascension et me lance dans la descente de St Gervais.
Le sensation sont là et j'entre dans la ville le sourire aux lèvres, tapant dans les mains des gamins qui nous encouragent bruyamment : c'est la fête, je me sens bien, avec un peu de marge sur mon timing, ce qui est bon pour le moral mais la joie est de courte durée, au ravito, Minou m'attend et m'apprend que c'est la fin ; c'est irréel, difficile à croire mais c'est ainsi !

Donc un retour prématuré sur Chamonix, douches chaudes et bières fraiches tout en encourageant les premiers arrivants de la CCC et attendant l'arrivée de Jean-Mi, Angèle et Manue.
2h du mat : la rumeur se répand dans le bar, officialisée par un sms : la course reprend depuis Courmayeur à 10h le samedi ; il n'en faut pas beaucoup pour motiver les troupes ; nous irons donc rejoindre les trailers des 7 Monts engagés sur la TDS ; Une toute petite nuit dans un squat improvisé dans le gymnase, discussion dans la nuit avec Angèle qui arrive de Trient, levé 6h15, réhabillage avec les affaires de rechange prévus pour l'UTMB.
En quittant le gymnase, nous croisons les finishers de la CCC, clopin clopan qui nous souhaitent "bon courage !"

Samedi 10h : de nouveau Vangélis avec moins de peur au ventre
le départ à Courmayeur est plus impressionnant car sa configuration montante fait que nous voyons toujours loin devant avec toute la masse des coureurs
Montée de Bertone, à la file indienne en prenant son mal en patience, ce que ne savent pas faire certains coureurs qui joue des coudes ou coupent dans les bois
Je suis "seul", Minou et Babette évoluent quelques minutes devant, en point de mire ; sur la partie roulante menant à Arnuva, je ne me sens pas bien, pas de bonne sensations, je regrette mes Hoka amortissantes et espère que comme l'année précédente, le col Ferret me remettra dans la course

Malgré ces difficultés, je repars avec Minou, Babette qui me laissent vite sur place dans les premiers lacets ; alors j'essaie de gérer, et mes difficultés, et les conditions météo qui se dégradent : avec du vent en rafales assez violentes, nous entrons dans les nuages, bonnet et gants sont de mise avec les 4°C au sommet ; vision irréaliste des coureurs devant que l'on ne distingue qu'à peine, passage au sommet sans aucune vue, donc on entame directement la descente dans laquelle il est difficile de réchauffer les muscles ;

Mais c'est parti, les sensations reviennent et les supporters jurassiens présents à "La Peule" me redonnent encore plus de baume au coeur pour allez de l'avant ; La Fouly, encore des amis qui nous encouragent ; le timing durant les ravitaillements est maintenant bien au point : deux soupes, un bol de caca, le plein d'eau et un petit sandwich fromage ou charcute ; et le sucré (barre ou produit watt) sur les sentiers.

Surprise après La Fouly, je rejoins Babette et Minou qui semblent s'endormir quelque peu ; je prends les devants pour les réveiller et assurer un bon rythme jusqu'à Issert

La montée de Champex passe les doigts dans le nez, petit coup de fil à Céline et mes enfants, lecture de quelques sms d'encouragements et la cerise sur le gâteau, un groupe de supporters perso m'acceuille et m'accompagne sur le dernier km de l'ascension : du délire !

Une demi heure d'arrêt à gérer le repas et le change ; Super, le Babas arrive, Bruno et René sont aussi là et j'apprends qu'Olivier n'est pas loin ; le jura se regrouperait-il ?
Nous repartons à 4 mais je reste très vite en retrait, pensant à la future ascension de Bovine qui porte si bien son nom ! Bien m'en a pris car je traverse l'épreuve sereinement en revenant sur tout ceux qui ont couru dans la phase d'approche ; Bovine de jour, c'est la première fois sur 4 passage ici, les paysages sont somptueux …

Regroupement des 4 compères avant la descente et la nuit qui tombe ; Minou et Babette sont devant, je cours dans les foulées de Bruno mais très vite n'arrive pas à suivre, mes pas étant de plus en plus approximatifs ; je pense à ma chute ici même l'année précédente dans laquelle j'ai cassé un bâtons ; c'est le gros coup de mou que j'essaie de gérer ;
Derrière moi, un coureur déboule et m'interroge : Sam ? : c'est Babas qui hélas me laisse littéralement sur place et m'assème, bien malgré lui un nouveau coup au moral dont je me serais bien passé. J'essaie donc de gérer la crise tant bien que mal jusqu'à Trient, village où je rejoins tout de même Bruno, les autres compères qui ont déjà terminé leur ravito repartent déjà.

C'est dur ici de quitter la chaleur du lieu et les amis réconfortants pour pénétrer dans la nuit fraiche mais je ne suis pas seul et être avec Bruno me rassure. L'ascension est bien menée et je me sens bien dans la descente technique et dangereuse de Vallorcine ; Je laisse Bruno un peu derrière, il "pétouille" un peu avec ses frontales et son téléphone ! : il me retrouvera bien au prochain ravitaillement.
En bas, c'est le regroupement avec Minou Babette et Babas, ce qui me donne du tonus, d'autant plus que Bruno arrive aussi rapidement ; Nous ne nous attardons pas et marchons dans un rythme très soutenu vers le col des Montets. il est alors 12h30
Encore 14 km de chemin très difficile, qui ne nous posent pas trop de problèmes
Enfin la Flégère où Minou me laisse juste le temps de boire un coca et d'appeler mon fan club pour qu'il me retrouve à l'arrivée, puis descente rapide sur Chamonix les 5 ensemble et c'est enfin la délivrance de la ligne, passée main dans la main

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Voilà, un demi UTMB, certes mais une grande course qui restera dans les annales ...
et c'est partie remise pour l'UTMB en 2012 ou 2013 ...
Alors repos et organisation des 7 Monts m'attendent ...

Bravo Sam pour ce super compte rendu. Les bols de caca, je pense que c'est une faute de frappe ou alors tu as changé de régime alimentaire!!!!

Bonne récup, bonne rentrée scolaire (faut bien bosser un peu quand même) et surtout bonne prépa pour les 7 monts. J'ai une réunion ce vendredi avec le trail club du val de Loue et ja vais tenter de faire passer les 7 monts en sortie groupe automnale.....

Amitiés,

Jean-Mi

effectivement, je ne fait pas de repasse des aliments et c'est bien bol de coca qu'il faut lire !!

Chers amis,

Je voulais juste une nouvelle fois vous remercier pour tous vos messages de sympathie et d'encouragements qui nous auront permis d'avancer dans les moments difficiles. Au plaisir de vous revoir ou de faire votre connaissance pour ceux que je ne connais pas encore

Amicalement

Jean-Mi

Chers amis,

Je parcours le forum des courses du Mont Blanc sur lequel on peut lire tout et n'importe quoi mais les articles suivants m'ont touché par j'étais présent au même lieu et au même moment sans vraiment me rendre compte d'un tel degré de dangerosité. Le récit suivant est troublant....allez faire un tour sur ce forum car il y a des sujets assez intéressants. Je mettrai quelques récits sur divers sujets qui éviteront peu-être des erreurs stratégiques pour ceux qui souhaitent participer à l'avenir (notamment au niveau de la tenue et du matériel à emporter)



"Ouffff c'est fini... [...]. Notre équipe de secouristes dépéchée en urgence à passé la nuit et une partie de la matinée à aller chercher des gars en perdition sur les pentes de la tête au vent. Nous avons secouru nombre de traileurs dont 6 que nous avons du brancarder jusque la Flégère en état d'hypothermie avancée à travers les torrents et les coulées de boue ainsi que veillé sous la pluie et la neige jusque 9h du matin que tous les autres n'aient pas de soucis."
" La principale qualité d'un montagnard est de savoir renoncer à temps et éviter de mettre sa vie en danger, je ne pense pas qu'il vaille le coup de mettre son integrité physique en jeu pour un défi, si important qu'il soit. Cela fait 6 ans que j'apporte mon soutien à cette course et j'ai vu des choses que je pensais impossibles et d'autres qui m'ont foutu réellement la trouille ! Jamais vu les sentiers des Tseppes s'effondrer sous les pas des trailers, jamais vu les torrents de boue et de pierres dévaler le long du sentier de la tête au vent, jamais vu un trailer au bord de l'évanouissement couché dans un lit de torrent entouré de sa couverture de survie; les lèvres et les mains violettes, ne sentant plus ses pieds et tremblant de tout son corps, et surtout c'est la première fois que j'entends le fameux "sifflet obligatoire" résonner autant de fois dans la nuit... Nous avons retenu notre souffle toute la nuit de vendredi jusqu'au samedi après le passage du dernier trailer pour rallier la Flégère, arpentants cette partie de sentier sans interruption dans le brouillard et la pluie/neige continus. Les décisions prises ont été bonnes mais la CCC fut (à notre appréciation) neutralisée un peu trop tard. Des conditions météos démentes en résumé."

ça donne des frissons

J'en rajoute encore une couche avec quelques témoignages de participants (concernant les tenues et les sacs à dos de certains concurrents). Cela pourrait presque faire sourire (les coupe vent uuro disney et les sacs poubelle) mais c'est une réalité et on peut s'estimer heureux de ne pas avoir vécu de catastrophes. Certains sont vraiment des inconscients car à vouloir gagner quelques grammes on peut perdre beaucoup plus!!!! Bonne lecture....

Message 1

"A la lecture de ces quelques lignes, j'ai vraiment une pensée pour tous ces trailers "prévoyants", "responsables" et expérimentés (du haut de leurs 4 points qualificatifs) observés à mes côtés aux Houches ou à St Gervais avec des ponchos de pluie "marathon de paris" ou des sacs poubelles en guise de coupe-vent, tous ces sacs à dos ultra-lights "parce qu'on part pas faire une rando quand même!" (comme on a pu le lire sur le forum...) et qui partaient vers Les Chapieux en toute insouciance. Je ne suis pas un spécialiste du trail, j'ai comme tout le monde les boules depuis 10 jours, une frustration énorme dès que je repense à cette non-course, mais franchement, comment ne pas penser que l'on est pas passé à côté d'un "carton" en envoyant 2300 gars dans la montagne ce soir là ?
Sur le fond, soyons de bonne foi et reconnaissons que l'organisation a eu raison de ne pas nous laisser monter plus haut! et si je ne prône pas l'élitisme dans ce genre de course, je ne trouve pas scandaleux que l'on élève le seuil de sélection pour l'UTMB. Alors, 5 points en deux courses, OK, pourquoi pas... même 6 ou 7 (je ne les ai pas !) à la rigueur, si cela peut écrémer le peloton de quelques inconscients qui ont risqué gros cette nuit là et peut être même fait risquer gros aux sauveteurs (même si les conditions n'avaient pas été aussi démentes, vous vous voyez attendre les secours ne-serait-ce que pdt 20 minutes en tee-shirts et manchettes dans une simple couverture de survie avec une cheville en vrac ?).
Franchement, soyons raisonnables, prendrait-on tous ces risques seuls, si nous ne faisions pas ce parcours sous l'égide d'une l'organisation? Si l'inscription engage M. et Mme Poletti (je caricature...), elle ne nous donne pas le droit de prendre des risques insensés non plus. Alors, à tous les coupe-vents "marathon de Paris" (je n'en ai pas vu des "eurodisney" mais en cherchant bien...) et autres sacs poubelles, vous avez raison, si la météo est clémente, vous pouvez aussi très bien traverser l'Atlantique sur une coque de noix, ou faire le tour du monde à 14 ans seulement, mais franchement... si vous voulez approcher le cap Horn ou si le temps se gâte, comme pour nous le 27 aout dernier, au premier coup de vent, ça deviendrait vraiment "chaud". Et dans ces conditions je ne vois pas le Vendée Globe valider votre inscription. On rale suffisamment (et à juste titre!) sur ces touristes sous équipés qui partent à l'assaut du Mont Blanc comme une "simple" course de moyenne Montagne, alors ne reproduisons pas à notre échelle de trailer les mêmes erreurs. Que cette malheureuse édition 2010 nous donne à réfléchir une fois la frustration passée.
Allez, j'arrête mes comparaisons nautiques et maritimes, merci à tous les bénévoles, les sauveteurs et retenons que, sans être mystique, le Mont-Blanc ça se mérite et que, ben cette année, il voulait pas, alors peut être que l'année prochaine il voudra bien .... (enfin, si le tirage au sort le veut bien aussi...) "

Message 2

"En effet je fût surpris aux houches de voir passer des coureurs (hommes et femmes) en mini short et débardeur trempé jusqu'aux os, avec des sacs digne d'un aspirateur Dyson ceux qui passent l'aspirateur de temps entemps connaissent !! Je me demande ou ils mettent la poche à eau les reserves alimentaires le coupe vent la polaire le collant .... en fait ils ne se foutent pas de la gueule du monde, non non non !!! Ils méprisent la montagne et ses dangers, ils hypothèquent la course en prennant des risques non maîtrisés. Je ne comprend pas cet état d'esprit "risque tout" Mon sac perso contenait tout ce que demandait l'organisation sans plus et il faisait trois fois la taille de celui de centaines de coureurs ??? pourtant je suis de cham, j'ai une certaine expérience et je rationnalise au maximum le poids mais pas la sécurité.... alors je ne comprends pas tout."

Message 3

"Effectivement sur les équipements il y a beaucoup a dire, la recherche de l'ultralight va a l'encontre de la sécurité car c'est tentant de jouer avec un règlement pareil. Alors une seule solution, sac de 3 kg mini (sans eau) pour tous, shorts et débardeurs interdits, bonnet obligatoire, bref un fond de sac digne de ce nom pour ceux qui passent des cols à 2600 m fin août. Enfin on verra réapparaitre de vrais vestes de montagne et non plus des KWAY de 2 microns pour se protéger de la pluie. "

Messages plein de sens.
On ressent la peur des puristes, de voir de belles courses comme celles-là, être annulées ou différentes à cause de quelques inconscients ayant mis l'organisation en danger (secouristes, bénévoles, etc).

Je pense que même pour des petits trails à partir de 30 km (et pourquoi pas même pour tous les trails), il faudrait imposer: couverture de survie et surtout sifflet. Une vérification devrait être effectuée même si je perçois cette impossibilité sur des grosses courses (sainté, utmb, etc)

Bravo à vous tous, finisher de la CCC et de l'UTMB !!!

Voici les divers commentaires suite aux épreuves 2010 du mont Blanc. Bonne lecture à tous et à toutes......et bon début de préparation mais pa trop de soucis, y'a encore le temps!!!!