Florent Gannat : la volonté du coureur de fond

Si ça c'est pas de la bonne pub pour le Trail Club du Val de Loue.... il est vraiment trop fort notre Tintin d'arriver à nous placer un de ces poulains à la une de L'Est Républicain.



Doubs : la volonté du coureur de fond
Florent Gannat s’entraîne pour un raid au Groenland, le 23 décembre il dormait au Grand Taureau.

Un marathon par jour et une philosophie en adéquation Photo Ludovic LAUDE
Les touristes espagnols qui passaient en raquettes, au petit matin du 24 décembre n’en revenaient pas, « ils se sont un peu éloignés et m’ont pris en photo ». Florent Gannat, torse nu par -5°, se frictionnait de neige à côté de sa tente plantée au Grand Taureau, dans la montagne du Larmont. Une aventure commencée la veille, en stop depuis Abbans-Dessus. « J’ai besoin d’échapper à la frénésie de Noël et de l’ultra consommation, de me ressourcer à cette période de l’année. Je suis rentré le 25 pour passer Noël avec mon fils Julien. » À 45 ans, ces escapades hivernales sont presque un rituel, la nécessité de se protéger du rythme infernal de la société, « et de tous ces gens pressés d’arriver en retard. Ils devraient aller dormir deux ou trois nuits en forêt, pour apprécier le silence, le vent, la nuit, le froid, le chaud ».

Florent Gannat est allergique à la voiture, or sans voiture le quotidien se change en terre d’aventure. « Parfois avec Julien, on prend le train pour aller voir un match à Sochaux et on dort à l’hôtel, parfois, on prend le sac à dos et on va voir les étoiles filantes… Il aime bien, mais il aime beaucoup l’ordinateur aussi. »

Plus de 40 km par jour
Sa façon de fuir à lui, c’est la course à pied. Chaque jour, il fait l’aller-retour entre Abbans-Dessus et le CROUS à la Bouloie où il est agent de service. Soit plus de 40 km journaliers. Un marathon quotidien ou en alternance à vélo, par tous les temps. « L’hiver est plus difficile avec la nuit à l’aller et au retour. C’est pas toujours facile de se lancer mais quand on y est… En décembre, j’ai couru sous la tempête, c’était franchement dangereux mais bon… » Florent Gannat cultive une petite dose d’inconscience. « Mais avec l’âge j’ai des appréhensions que je n’avais pas avant. »

Tombé dans le Doubs, un soir d’inondations car la limite vélo route/rivière n’était pas visible, se prendre un arbre de face, il sait les aléas du sport. Sa seule concession aux dangers, « voir et être vu, j’ai 8 petites lampes sur mon sac à dos, une frontale. On m’appelle le sapin de Noël, je clignote de partout ! » En ligne de mire de ces efforts, les raids commencés en 94 dans le Grand Nord déjà. Puis il y a eu Tahiti, deux autres voyages en Islande, dont en 2008 un parcours avec une fracture de la clavicule et une petite valise à roulettes transformée in extremis en voiturette à bras, pour transporter son sac. « Je retourne au Groenland. Je visais la Patagonie mais c’est trop cher. En Terre de Baffin, je verrai peut-être l’évolution de la Banquise, je sens que ça va être terrible. J’ai besoin de partir tous les 4 ans. Je partirais davantage si j’avais les moyens. Mais c’est peut-être une chance aussi de manquer d’argent, car je voyage dans des conditions qui me permettent de rencontrer des personnages extraordinaires. » Comme ces mannequins en séances photos au cœur de l’Islande, qui le ramenèrent finalement à Reykjavik en voiture, ces Tahitiens qui l’invitèrent à pêcher le requin… Ces gestes-là ne s’oublient pas.

Du camping sous la neige
Florent Gannat s’envole donc avec rien ou presque. L’aller-retour engloutit le plus souvent ses économies. « Cette année je dois renouveler mon matériel, ça va être compliqué. » Il compte restreindre le budget alimentation. Pourtant au Groenland, il doit tout emporter en version lyophilisée. « J’espère qu’on ne m’en prendra pas la moitié à l’aéroport, comme c’est déjà arrivé. Là-bas tout est hors de prix, je n’ai pas d’autre choix et la Terre de Baffin, c’est désertique. » 0,02 habitant au km 2. Deux semaines en autonomie entre Nuuk la capitale et le cercle polaire pour environ 150 km entre toundra, banquise malade et eaux noires polaires. Et pour commencer, un marathon histoire de se mettre en jambes.

D’ici l’été, Florent Gannat intensifiera son entraînement : « Avec des nuits de camping sous la neige, des marches avec raquettes et sac à dos. Déjà, lorsque mon fils n’est pas là, je réduis le chauffage et dès avril, je prends des douches froides et toujours le vélo et la course. Ça me prépare et ça affûte ma volonté ».

Florent Gannat attend que les jours rallongent. Il aime l’hiver certes, mais la lumière aussi. Comme celle rasante, bleutée ou rosée, douce et brillante qui l’attend sur le cercle polaire arctique.

Catherine Chaillet

Clair que c'est un sacré personnage que ce mec là ! La volonté de Florent n'a d'égal que sa gentillesse et sa simplicité.

J'avoue que ce matin au boulot, à l'heure de la lecture du journal, je n'étais pas peu fier de dire : "Ben oui je le connais, il est dans mon club, on court ensemble..."

Merci mon Trooper pour cette mise en avant d'un p'tit gars qui le mérite bien et qui est l'un des piliers de notre groupe depuis le début: fidèle bénévole de toutes les éditions de notre trail et raconteur d'histoires hors pair...

Florent sera sans doute bien content de voir ses exploits relétés sur ce forum. Pour la petite histoire et pour ceux qui connaissent, Florent est le frère de Jérome gannat, ancien cycliste de haut niveau et aujourd'hui directeur sportif du célèbre CC Etupes...et d'autre part le père de Florent a gagné le trail du val de loue en catégorie V4 à l'âge de 75 ans!!!!!!

Quelle famille........

Il y a une petite erreur sur le prénom dans le titre et l'entête de l'article...

Admin a écrit:

C'est corrigé, merci Ced25.

et bien je n'ai qu'un mot " RESPECT"
çà c'est de l'aventure a l'état pur !!!!
des gars comme çà devraient étre plus souvent mis en avant...
çà fait réfléchir quand meme... nous après le trail ,c'est douche ,une boisson chaude, un repas etc.. alors qu'eux c'est l'aventure du début a la fin
écouter des gens comme çà ,vaut bien mieux que de regarder la TV
félicitations et courage a toi

Florent est un personnage atypique, qui vit l'aventure au quotidien. C'est son choix, il assume à 200%, il est liiiiiibrrrrre...
Fin Août 2010, je le croise et il me raconte qu'il a entendu parler d'un ironman en milieu extrême, dans le Grand Nord et qu'il envisage de s'y inscrire en 2012. Seul problème: il ne sait pas encore nager. Depuis il prend des cours. Il est comme ça Florent, un peu extrême.
Vous en connaissez beaucoup qui font du stop depuis Quingey jusqu'à Lamoura, les skis sur le dos, pour participer à la Transjurassienne? Eh bien Florent l'a fait!

Si je ne me trompe pas de personne, il a des mollets impressionnants !
On dirait des racines d'1 très vieil arbre...

En tout cas chapeau à lui.

Florent... p'tit bonhomme par sa taille... GRAND BON HOMME par le mental .