On est entre nous là, non?

ALLEZ je lance un petit brulot qui j'espère ne sera pas interprété négativement.
D'abord pour relativiser mes propos, j'ai quelques ultras à mon actif et je compte bien en rajouter et j'adore ça.
Passé l'euphorie de tous ces PTL, Tor, UTMB.... Je m'interroge en voyant cet engouement virtuel dont j'en suis.
Quels beaux champions, finishers ou pas mais quand je lis que tout cela donne envie à autant d'entres nous, ça m'inquiète.
On a beaucoup parlé de la recherche du plus en plus dur, plus en plus long. J'ai l'impression en lisant les réçits que c'est la recherche aussi du "j'ai souffert plus que toi". A quel prix. Pourquoi on court aujourd'hui, d'ailleurs est ce que l'on peut dire courir sur ces courses là, AIE, c'est là que ça craint. Jusqu'à quelle vitesse, distance peut-on parler de courir, de trail... Et je vais plus loin, si on enlève, les éléments naturels qui se déchainent, la gestion du sommeil, l'alimentation, pour le reste pourquoi on s'entraine alors en courant. Bon, c'est de la rando trail. une personne n'a t'elle pas plus de mérite de courir 40 kms sur un trail avec 2500 de déniv +, sâchant que son emploi du temps personnel ne lui permet de s'entrainer que très peu. Et si cette personne décrit sa course, est ce qu'il y aura autant d'engouement. Pourtant, elle a beaucoup souffert sportivement et pas forcément des facteurs extérieurs mais de l'effort qu'à procuré l'épreuve. J'ai l'impression que ce qui plait c'est quand même la souffrance procurée par ces éléments extérieurs. Je me souviens lorsque j'ai fini l'utmb, me forcer à dire, "je n'ai souffert QUE de l'épreuve", super météo, pas de blessures, bon mental. J'en étais gêné.
Finalement ce qui plait, c'est tout ce qu'il y a autour.
J'ai toujours eu tendance à dire que l'ultra c'est tellement personnel que ça ne s'explique pas; alors c'est un peu élitiste. Mais réellement ce qu'ont vécu les finishers (ou pas) il n'y a qu'eux pour le savoir. Alors , ils tentent de le décrire dans un récit. Et nous on est admiratif et finalement soit "c'est des grands malades", soit "j'ai envie d'y être". Parce qu'on est jaloux du bonheur qu'il a eu et on veut le vivre aussi ce bonheur. Et pour accéder à ce bonheur il faut passer par tous ces malheurs!!!
Bon, dans ce cafouillage, je résume est ce bien raisonnable de décrire ce qu'on vit sur des épreuves comme celles là?, est ce que ça n'est pas banaliser l'ampleur du défi ou pire est ce que de vouloir y aller alors qu'on lit tranquillement derrière son ordi un récit où il y a plus de souffrance en 30h que dans toute l'année d'une personne lambda qui n'a rien choisie!!!
Est ce que l'échelle de valeur, de mérite selon les distances, déniv, ne serait pas plus riche en fonction de sa vie personnelle (moi je suis admiratif de certains emplois du temps personnels alors que j'ai la chance d'avoir du temps libre en journée.)?

Allez lâchez vous mais pas trop fort. Sinon, je serai aux sangliers dimanche si vous voulez me choper!!

Perso, je pense que beaucoup de coureurs sont à la recherche de la solitude .... de l’introspection ....

Plus c'est dur, plus c'est long, plus c'est haut, plus il fait froid, chaud .... plus on a de chance d'être en symbiose avec soi même.

Chaque personne peut maitriser sa solitude comme bon lui semble.

C'est ce que je pense ...

A vous !

d'accord avec toi babas mais alors pourquoi cherchons nous à partager ces moments alors qu'on est bien le seul à savoir ce qui s'est passé, par quel état, quelle souffrance ou quel bonheur. La souffrance des uns n'est pas celle des autres.
On peut souffrir terriblement sur un 30 bornes si on y met de la grande vitesse. Ou avoir du bonheur!

Ce n'est pas parce que l'on cherche la solitude que l'on est égoïste.

Si on cherche à s'analyser dans la solitude c'est pour être plus fort lorsque l'on est en présence des autres .... Et les autres, ce n'est pas forcément les coureurs !

Il y a peut être des personnes qui recherchent la reconnaissance dans les défis sportifs de manière directe. Pour ceux qui sont à la quête de l'introspection c'est sans doute un chemin détourné ... En étant plus fort au sein de la société, on a peut être davantage de reconnaissance aux yeux des autres....?


OUh la la ... je m'arrête là !

Ah, enfin !!!
Un peu de psychanalyse dans ce monde du trail et de l'ultratrail !!!
Merci Lo25
Allez les autres, à vos questionnements intérieurs ...

Pour ne pas réserver ces échanges à des spécialistes de l’ultra et peut-être encourager d’autres coureurs comme moi (de niveau plus modeste) à s’exprimer, j’ajoute donc quelques mots à ce débat.

Perso, je n’ai jamais fait de véritable trail et suis bien incapable de m’aligner sur une course telle celles que je découvre à travers les différents post depuis quelques jours.

Les derniers « ultras » auxquels j’ai néanmoins pu participer ne s’appelaient pas encore ultra ni même trail. C’était il y a plus de 20 ans, pendant mon service militaire du côté des Hautes Alpes. Les rando/raid duraient plusieurs jours, dans le froid et dans la neige et j’avais un fusil dans le dos pour avancer (au propre comme au figuré…).

Puis beaucoup de ski de fond dans le Haut Jura ensuite, quelques courses LD et enfin du ski alpinisme. Mais depuis 15 ans, plus rien. CV'est dire si les souvenirs sont lointains.

Les courses auxquelles je participe maintenant sont essentiellement sur route et ma satisfaction est de passer la ligne d’arrivée même si la plupart du temps il y a plus de coureurs devant moi que derrière.

Pour ce qui est des CR des différents forumers (Franky, Alexandre, Jonathan, …), je retrouve à travers les commentaires des vieilles sensations d’efforts, de douleurs voire d’introspection quand le mental prend la pas sur le physique.

Plus que l’envie de donner envie, ces CR permettent à la plupart d’entre nous de découvrir de l’intérieur des courses auxquelles ils ne participeront jamais. Après, chacun est libre de programmer telle ou telle course en fonction de ce qu’il lit sur le forum mais Francky a été très clair en expliquant notamment les différentes étapes à franchir avant de se lancer dans une course d’extra terrestre.

L’engouement actuel peut paraître démesuré mais c’est certainement lié au calendrier des ultra qui bat son plein depuis juillet et donc des nombreux récits sur le forum en ce moment.

Maintenant, si certains coureurs sur route viennent à nous faire de jolis CR de leur dernière course, je serais alors aussi curieux et intéressé par leur expérience.

A bientôt donc,

Nicolas (Picky), tu nous fais un joli CR de Riga 2011 ou tu nous raconteras Istambul ?

Perso, j'ai fait partager mon récit de la TDS simplement parce que j'étais fin heureux d'être allé au bout et quand je suis heureux.... j'ai envie de l'offrir aux autres.
Après ça, courir un ultra c'est avant tout aller au bout d'un projet , seul, donc se prouver qu'on peut faire des choses sans aide, sans assistance, sans équipe. C'est une manière de se prouver qu'on est capable, assez fort, fort tout simplement, qu'on est capable de réussir , de gagner sur soi même. Il y a des gars comme moi qui sont toujours dans le questionnement : suis je assez bon, assez aimant pour ma famille? est ce ce que je leur apporte assez? est ce que je les rends heureux ? suis je bien vu? assez reconnu? suis je assez performant au taf? est ce que je travaille assez?... Est ce que je suis un bon pote? suis je égoïste? .... etc
quand j'ai fini ma tds, premier ultra de ma vie, j'ai répondu à plein de questions ci dessus et ...évidemment, il faudra que je me fasse des piqures de rappel , peut être pas tous les ans mais dans un espace temps respectable , parce que sans ça, un gars comme moi... ne peut pas vivre. Alors oui, j'ai encore envie d'aller plus loin, plus haut, plus vite.... mais jamais je ne mettrai ma santé et ma vie de famille en l'air. Ca demande beaucoup d'efforts, pas seulement les jours de course, mais c'est le prix à payer.

... et moi, j'aime les histoires depuis tout petit. Que le type les raconte pour telle ou telle raison, peu importe. Je n'aurais jamais fait un certain nombre des épreuves auxquelles j'ai participé sans le récit lu ou raconté par des copains où des personnes que je ne connais pas. Et si je m'y lance à mon tour, ce n'est pas pour souffrir, mais pour la route, le voyage. C'est cette expérience qui me mène, souvent même sans dossard. Alors continuez vos compte rendus, ils me font voyager, rêver, me motivent ... ça vaut le gros rouge ou l'herbe, non ?

Je me souviens avec émotion des réactions suite à mon compte rendu de la CCC (dantesque elle aussi) de 2010. Là aussi beaucoup de personnes nous avaient suivi et encouragé via ce forum (moins de monde qu'aujourd'hui quand même)

Ce récit, et bien d'autres, m'ont même donné le surnom de Tintin de la part de mes amis Sam et trooper.

Qu'est ce qui peut nous pousser à nous livrer ainsi sur des expériences de vie toute personnelles, je n'en sais rien.....mais il me semble que , malgré tout, le moteur principal de tout cela reste l'envie de donner l'envie (comme dirait un certain belge Johnny H.) aux autres de venir vivre toutes ces belles choses

Bienb sûr que le risque de "banaliser" la difficulté de telles épreuves est grand et c'est pour cela que je rappelle toujours (du hait de ma toute modeste expérience dans le milieu) qu'il est important de franchir les étapes (ou plutôt les distances et dénivelés) palier par palier.
Car une fois qu'on est tout en haut de ce qu'on pense possible, il est peut être difficile de se motiver de nouveau (je vous dirai çà après l'UTMB 2013....)

Voilà pour mes pensées du soir....fais gaffe bourricotier, je me rapproche au classement mensuel!!!

et moi, j'arrive pas à me débarrasser de la médaille en caca !

Désolé les gars, mais je n'ai pas le temps de m'allonger sur le divan pour le moment, bien que l'envie soit présente car j'ai des choses à dire ...

et paf, Jean-mi, un message de plus dans le compteur pour ne rien dire !